Le dilemme d’Uber en Asie

Le dilemme d’Uber en Asie

Uber est dans une passe difficile après que des gouvernements ont décidés de s’attaquer au service. Cette fois, ce sont les autorités sud-coréennes qui ont accusés Travis Kalanick, le fondateur d’Uber, de violer les lois sur les transports locaux. S’il est reconnu coupable, la sanction pourrait être une amende et même un emprisonnement ce qui serait une première pour Uber. Uber rencontre des problèmes en Asie, car le marché est différent comparé aux Etats-Unis.

Des poursuites judiciaires à la pelle contre Uber

Et c’est un vrai problème pour Uber qui considère l’expansion en Asie comme l’une de ses priorités. Les plus grandes villes asiatiques allant de Bangkok à Seoul en passant par Pékin sont parmi les plus peuplés dans le monde. Et les habitants utilisent énormément le service des taxis. Et Uber le sait puisqu’il a accepté un énorme investissement de la part de Baidu qui est l’un des plus gros groupes en Chine.

Uber rencontre aussi des problèmes aux USA, mais c’est encore pire en Asie. La stratégie d’Uber se base sur 2 aspects. En premier lieu, il lance le service dans une ville et construit rapidement un bon support de clientèle en promouvant que son service est meilleur et moins cher. Les consommateurs adorent le service et étant donné que les taxis sont régulés par le gouvernement, Uber espère que ces utilisateurs, qui sont aussi des électeurs, font faire pression sur le gouvernement pour changer les lois pour accepter Uber.

Le second aspect est qu’Uber peut recruter davantage de chauffeurs, mais avec peu de compétences. Etant donné qu’actuellement, il faut passer des examens très stricts pour obtenir une licence de taxi, Uber agit comme un créateur d’emplois sans nuire aux chauffeurs de taxi. Ainsi, les politiciens américains ne veulent pas s’attaquer à quelqu’un qui crée des emplois.

La stratégie d’Uber ne fonctionne pas en Asie

Et Uber a tenté d’utiliser la même tactique en Asie, mais cela a été un flop magistral. En premier lieu, les pays asiatiques font beaucoup attention au secteur des taxis. Il n’est pas rare que des taxis fassent la une des journaux et pour cause, ce secteur fait partie des piliers sociaux des villes asiatiques. Secundo, les gouvernements asiatiques sont plus impliqués dans les décisions économiques que le gouvernement américain. Et étant que les pays asiatiques régulent davantage leur économie, il est difficile pour Uber de foncer tête baissée sans subir des conséquences. Ainsi, le plus grand investisseur dans les Startups de la Corée du sud est le gouvernement sud-coréen ce qui permet aux Startups d’avoir une entrée avec les responsables gouvernementaux et de faciliter les procédures.

C’est pourquoi, les autorités asiatiques n’ont aucun mal à poursuivre Uber et ce n’est pas uniquement pour réguler le secteur des taxis. Le gouvernement sud-coréen régule également les modes de paiement et il exige que l’utilisateur fournisse son mot de passe à chaque fois pour renforcer la sécurité. Et Uber veut faciliter le paiement au maximum en fournissant le mot de passe une seule fois et les autorités financières l’ont attendus au tournant.

Uber doit changer complètement sa stratégie s’il ne veut pas se prendre des dizaines de procès dans la face. Il doit travailler et collaborer avec des locaux qui connaissent les lois et savent comment les contourner de manière légale. Uber est populaire aux Etats-Unis parce que le secteur des taxis n’est pas suffisant pour satisfaire la demande. En revanche, les taxis sont très présents dans les villes asiatiques et ils satisfont parfaitement la demande des utilisateurs. Uber ne peut plus promouvoir l’utilité de son service et il faudra qu’il gère la concurrence locale qui est largement supportée par les gouvernements.

Source