La crise financière détruit le secteur de la santé en Grèce

La crise financière détruit le secteur de la santé en Grèce

A première vue, la salle d’attente de l’Omonoia Square au centre d’Athènes ressemble à n’importe quel cabinet de médecin. Des patients qui attendent leur tour que la secrétaire les designent pour entrer dans la salle de consultation. Mais la différence est le salaire ou plutôt son absence. L’Athens Community Polyclinic and Pharmacy qu’on connait avec ses initiales de KIFA est l’une des 40 cliniques solidaires en Grèce qui est géré entièrement par des médecins volontaires et des citoyens. Ces cliniques solidaires, gratuites et non régulés, ont fleuris en Grèce avec la crise financière qui dure depuis des années.

L’apparition des cliniques solidaires

Et ce n’est que l’un des nombreux symptomes qui détruisent le secteur de la santé en Grèce. La santé publique est sur le déclin et les budgets médicaux ont subi des coupes tellement drastiques que les cliniques ont dû mal à acheter des anti-douleurs ou des seringues. Les gens ont perdu leur assurance-maladie parce qu’ils ont perdu leur travail. Et ils viennent dans ces cliniques gratuites et certains d’entre eux sont en danger de mort. Chara Matsouka, le directeur de l’Alexandra Hospital a déclaré qu’il n’aura jamais imaginé travailler gratuitement dans ces conditions. Ces volontaires sont motivés par le fait que près de 2,5 millions de grecs ont perdus leur assurance-maladie, soit près de 25 % de la population. Et même les hopitaux publics se tournent vers les cliniques solidaires pour des donations. Le Metropolitan Community Clinic dans la banlieue d’Athènes emploie 300 volontaires dont 115 médecins. Les donations médicales proviennent des médicaments en plus chez les citoyens ou des médecins à l’étranger. Christos Sideris, co-fondateur de la clinique a montré les demandes des hopitaux publics. Ils ont besoin de tout tels que des bandages, des chaises roulantes et des seringues.

Les cas horribles des patients

Et l’histoire horrible des patients montre un autre visage du secteur de la santé en Grèce. L’année dernière, une femme est devenue hystérique, car son petit-fil de 24 ans avait besoin d’un traitement contre le cancer et qu’il coutait des milliers d’euros par mois. 2 femmes ont entendu cet appel au secours et elles ont arrêté leurs propres traitements contre la leucémie, le premier pour 10 jours et le second pour 20 jours selon Sideris. Et ces actes ont permis de sauver la vie de ce garçon. En aout 2014, le département de la santé en Grèce a imposé des coupes drastiques sur son programme pour dépister le cancer que ce soit pour les cancers du sein, de l’utérus ou de la prostate. Même des maladies comme le diabète ou le cholestérol sont devenu une question de vie ou de mort pour les grecs qui ne peuvent plus payer les traitements. Les médecins d’une autre clinique ont dû amputer le pied d’un diabétique, car il n’avait plus son traitement depuis près de 6 mois. Les troubles mentaux sont également en augmentation et une étude de janvier 2015 a montré que le taux de suicide était effarant chez les hommes actifs. Selon un des responsables, ces personnes ne cherchent pas de traitement, mais juste parler à quelqu’un, car ils ont l’impression qu’on les a complètement abandonné. La dette publique de la Grèce a forcé ces coupes drastiques et tout le monde sait que ces cliniques solidaires sont illégales, mais le gouvernement ferme les yeux pour éviter d’aggraver la situation.

Le premier ministre Alexis Tsipras et son gouvernement ont pris des mesures pour améliorer la santé des grecs. En avril, il a aboli un frais obligatoire de 5 euros dans les hopitaux publics et il a annoncé qu’il voulait engager 4500 personnes dans le secteur médical. La plupart des cliniques solidaires sont en faveur d’un NON au référendum de dimanche sur les propositions de l’Eurogroupe. Selon Kesidou, fondateur de la clinique solidaire Peristeri, si le NON au référendum passe, alors il y aura plus de gens qui bénéficieront d’assurance-maladie. Et si c’est le oui qui passe, alors il y aura encore d’autres coupes dans le budget de la santé.

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