L’hypocrisie de la cyber-politique américaine

L’hypocrisie de la cyber-politique américaine

La croissance exponentielle d’internet à forcé les législateurs américains à relever de nouveaux défis. Ils sont obligés de réguler une économie de partage qui se base sur la notion de tuyaux et de connexions. On dit souvent que les législateurs sont souvent en retard par rapport à la technologie et il est important de comprendre qu’on ne peut redéfinir nos lois avec de simples amendements ou des propositions.

Les Etats-Unis et les ennemis d’internet

Concernant la sécurité nationale et la cyber-politique, les Etats-Unis sont le champion de lois confuses qui sont impossibles à mettre en pratique. Et ces lois pourraient même détruire l’essence même d’internet. Et au coeur de ce dilemme, nous avons la définition même d’internet. Est-ce que c’est un espace ouvert pour la créativité, le commerce et que cet espace est également non-militarisé et universel ? Ou est-ce que c’est un outil de pouvoir et une arme qui permet de combattre les autres nations ?

En général, les Etats-Unis se déclament de la première approche. Les Etats-Unis protègent la liberté d’internet et combattent les pays qui détruisent son aspect ouvert. Les politiciens américains parlent souvent de la liberté d’internet en bloquant des pays comme la Chine, la Russie et la Syrie qui sont considérés comme des ennemis d’internet.

On a besoin de comprendre clairement le point de vue de ces lois. Ainsi, le Center for New American Security a publié récemment un rapport sur la stratégie de la cyber-sécurité par rapport à la Chine. L’auteure, Amy Chang, analyse les intentions des chinois ainsi que leurs capacités sur internet, mais elle dévoile également par accident le conflit d’intérêt des américains dans ce secteur.

Chang estime que les Etats-Unis ont besoin de faire plus sur les normes d’internet et encourage les chinois à suivre l’exemple américain. On peut lire dans le rapport que l’échec des américains à détecter le cyber-espionnage chinois montre qu’il est temps de proposer de nouvelles normes pour un comportement approprié sur le cyber-espace. C’est notamment le cas lorsque ces normes menace les USA. Donc, les américains accusent les chinois de violer les normes, mais quelles sont ces normes ?

Les USA sont les premiers à attaquer l’internet libre et ouvert

Si on regarde les actions des USA, on se rend compte que ces normes ne veulent pas créer un internet ouvert et libre, mais plutôt le contraire. Les Etats-Unis possèdent déjà un Cyber Command qui est situé à Fort Meade qui travaille avec la NSA. A la base, il a été crée pour défendre les Etats-Unis contre les cyber-attaques, mais cela ne l’empêche pas non plus de lancer des cyber-attaques contre d’autres pays.

De plus, il est connu que les Etats-Unis avec Israel sont derrière la cyber-attaque sur les usines d’enrichissement nucléaire de l’Iran avec le ver Stuxnet. On a également Endgame, une Startup financé par Perkins, qui vend des failles de sécurité aux agences américaines.

Il est important de comprendre que le dilemme de la cyber-politique américaine ne concerne pas uniquement la surveillance et Snowden. Il y a de nombreux défis pour les politiciens américains, car on est dans une ère où nous ne possédons plus nos données.

On n’est pas très rassuré si on regarde les activités américaines sur le web. Car les Etats-Unis utilisent les mêmes tactiques que celles qu’elles critiquent envers des pays comme la Chine ou la Russie. Et cette hypocrisie sur ce double langage sur internet est inacceptable. Les Etats-Unis ne peuvent pas continuer à promouvoir un internet libre tout en attaquant tout le monde sur le cyber-espace pour le motif de la sécurité. Les politiciens doivent pouvoir réguler en évitant le concept d’attaque et de défense sur internet.

Le bénéfice d’un internet ouvert

Si les américains veulent défendre un web ouvert, alors cet espace doit être entièrement démilitarisé. Et on a déjà eu ce type de mouvement avec la Guerre Froide où les Etats-Unis ont signés des traités de non-militarisation concernant l’Antartique.

Une telle approche défendrait mieux les intérêts américains, car cela inciterait les chinois et les russes à suivre l’exemple américain. Cela dynamiserait le secteur du commerce et le concept du partage en général. Mais si les Etats-Unis continuent sur la militarisation d’internet, alors on va se retrouver avec des espaces nationaux sur le web et chacun va défendre son territoire comme s’il était sur le champ de bataille. Mais le problème est que les internautes seront pris au milieu dans cette cyber-guerre.

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