Mobile en entreprise: Surface de Microsoft VS iPad d’Apple

The tablet wars are heating up.

Avec le lancement de « Surface », sa nouvelle tablette, Microsoft va changer l’équilibre qui s’est instauré dans les entreprises en matière de mobilité. Une nouvelle difficulté à laquelle les organisations vont devoir répondre, celle du conflit entre les offres poussées par la DSI (Directeur des systèmes de l’information) et celles sollicitées par les utilisateurs.

La révolution mobile est largement attribuée à l’iPad et les nouvelles habitudes d’utilisation que ce média a véhiculées. La pénétration dans l’entreprise, qui fut toujours difficile pour le Macintosh, s’est rapidement réalisée avec l’évolution mobile.L’évolution des services SI de l’entreprise est effectivement poussée par l’évolution de l’offre de l’usine de service, la DSI, ou tirée par l’évolution du besoin des clients : « Technology push » vs « market pull ».

Les DSI ont été confrontées au « market pull » avec l’arrivée de l’iPad dans l’entreprise. Apple a proposé un média qui repose plus sur une révolution d’usage que sur une révolution IT. Les directions des systèmes d’information qui avaient dans un premier temps résisté à l’iPhone, pour de vraies raisons techniques, comme l’intégration délicate aux politiques de sécurités, ont été contraintes d’intégrer l’écosystème Apple pour répondre aux demandes souvent issues des directions générales.

L’offre tablette s’est instaurée dans l’entreprise pour répondre aux besoins du client. La gestion de flotte d’iPad fut longtemps négligée par Apple qui s’était plutôt focalisé sur l’expérience d’usage. Une stratégie gagnante puisque le market pull permet à Apple de conquérir 84% des intentions d’achat de tablettes en entreprise (Étude deChangeWaveResearch sur un panel de 1 600 DSI).

La tablette de Microsoft rompt cet équilibre. Il est évidemment trop tôt pour évoquer le succès de celle-ci, même si les appréciations esthétiques semblent placer la tablette Surface comme concurrent sérieux pour l’iPad. Mais c’est au sein des entreprises que son impact peut déjà être anticipé.

« Microsoft avec Surface tente de s’imposer sur ce marché porteur. L’approche est intéressante car il positionne sa tablette comme un intermédiaire entre les usages passés et ceux de l’iPad. Les clients cibles sont identiques mais Microsoft a peut-être trouvé un segment dans un marché qui fut uniforme jusqu’à présent. Ce serait alors le premier constructeur depuis Apple à réussir cet exercice. Accompagné par la refonte de son identité visuelle Microsoft annonce clairement vouloir changer son image et s’imposer comme acteur de l’informatique à venir » souligne Cyril Korenbeusser – Manager CIOA du cabinet Kurt Salmon.

L’écosystème Microsoft, largement déployé dans les entreprises, saura accueillir cette tablette avec beaucoup plus de facilité. Les DSI sauront gérer un périphérique additionnel avec les outils en place : nul besoin de compétences nouvelles ou de solutions à développer. Microsoft saura proposer dans un premier temps un modèle de prix de licence attractif pour minimiser l’impact financier et conquérir ce marché. L’intégration dans l’écosystème de l’entreprise va trouver de nombreux point commun avec les projets d’évolution de version Windows que l’entreprise entreprend régulièrement. Les problématiques de partage de référentiels, de solutions collaboratives, et d’outil d’édition bureautique seront proches des problématiques déjà rencontrées par les DSI auparavant.

L’usage de la Microsoft Surface s’inscrit dans la continuité de l’évolution de l’entreprise dans laquelle Microsoft occupe toujours une place prédominante. Le PC fixe avait déjà cédé une grande place au laptop. Celui-ci cédera une place à la tablette avec clavier.

« Cette nouveauté n’imposera pas de profonde révolution d’usage du fait de la présence du clavier. En effet, tout le monde conserve ses habitudes. Une évolution progressive est plus facilement appréhendable, notamment pour la conduite du changement des grands groupes. Ainsi, l’entreprise sera le champ de bataille d’un conflit entre habitude, rituel et écosystème. Le DSI sera l’unique chef d’orchestre pour accompagner cette nouvelle évolution, suite de la révolution mobile en entreprise. Fera-t-il appel au lean management, de plus en plus rencontré dans les services qui ciblent l’amélioration « orientée client », pour traiter le conflit entre services poussés ou au contraire tirés par la demande ? Ces ruptures générées par la concurrence naissante sur le marché des tablettes rythment tant l’évolution en entreprise que le marché domestique et bénéficient au final à l’utilisateur, le client de ces processus» ajoute Cyril Korenbeusser – Manager CIOA du cabinet Kurt Salmon.