Mirror’s Edge : dans la peau de Faith et vice versa

Oui, en toute bonne gameuse, je vais vous parler ici de Mirror’s Edge, jeu d’action-plateforme de EA et Dice tout récemment sorti sur Xbox360 et PS3.

Mais commençons par le commencement, parce que mon histoire avec Faith, l’héroine de Mirror’s, a plusieurs chapitres…

Prologue

Au mois de Mai dernier, j’ai découvert un nouveau magazine de jeu vidéo dont j’ai prévu de vous parler ici prochainement. Parmi les excellents articles que j’y ai trouvé, une page au visuel intriguant…

Grâce aux quelques lignes qui accompagnaient cette image, j’ai compris qu’elle était directement extraite d’une phase de jeu… Surprenant, nouveau,… ça promettait un jeu auquel il faudrait s’intéresser à sa sortie.

De cet article je retenais : jeu acrobatique, dépouillement, subjectif, audace conceptuelle. Mais à partir de ces quelques mots clés, je n’arrivais pas à m’imaginer ce que cela pouvait donner comme résultat…

Episode 1

Il y a de ça un peu moins d’un mois, j’ai reçu une proposition de rendez-vous surprenante.
Intitulé du Mail : « Venez vivre quelques heures dans la peau de Faith ». A l’occasion de la sortie du jeu Mirror’s Edge, RDV à 10h, à la Madeleine, en tenue confortable (baskets).

Je me suis alors souvenu de cet article, et me suis demandé si j’allais devoir faire de l’escalade ou je ne sais quoi du genre. Et puis j’ai visionné le trailer, et je me suis dis que non, décidément, je ne saurais pas faire ça, non, non.

Je me suis quand même rendue au rendez-vous, prête pour toute aventure.
Et j’ai alors eu a effectuer plusieurs missions (qui rassurez-vous n’ont pas nécessité une assurance hors de prix 😉 ) : trouver 3 objets rouges, symboliser la liberté et résoudre des énigmes pour trouver notre chemin et terminer notre quête, oui notre car oui nous étions plusieur(E)s.

En résumé, voici ce que ça a donné :

Sans plus en savoir sur le jeu ni pouvoir l’essayer, j’avais passé un excellent moment d’aventure au féminin (et vous pouvez noter que je fait super bien le mannequin de mains 😉 ). Merci Ketchum :) .

Episode 2

Le jeu a commencé à faire son apparition. Un très bref test au Micromania Game Show me fait penser que je n’accroche pas avec les graphismes, un deuxième test au Loft in Game me fait dire que ce n’est vraiment pas facile à prendre en main, mais en quelques secondes d’essai à chaque fois, difficile de se faire une véritable opinion…

Puis vient la soirée de lancement du jeu, la semaine dernière.
Au programme, un lieu très sympa, le Palais Maillot, vaste, pas engorgé de monde, bonne musique, bon buffet (quoi je suis gourmande, et alors), lumière tamisée, petite conf’ juste comme il faut avec le producteur du jeu, des bornes PS3 avec Mirror’s Edge à foison, un mini concert de Lisa Miskovsky qui chante le joli thème du jeu et une démo de Free Runing par Sébastien Foucan.

Bref une excellente soirée pendant laquelle j’ai enfin pris le temps de jouer plus de quelques secondes à ce fameux jeu, le temps de faire l’entrainement pour apprendre comment jouer (oui, il était temps). Je commence à accrocher, finalement, et heureusement je repars avec le jeu sur Xbox360 :) .
Direction maison, let’s play!

Episode 3

A peine arrivée, je me jette sur ma console, parce qu’il est temps de tester correctement ce jeu! Télé 40 pouces HDready : ON, son surround : ON, moi-seule-tranquille sur mon canapé : OK. C’est parti!

Pas craintive, je choisis le mode moyen, le mode facile ne serait pas digne de moi 😉 . Je refais donc l’entrainement. J’ai appris à courir sur les murs, à sauter entre des immeubles, à retomber sans me faire mal, à glisser, à frapper, à désarmer grâce à un bullet time, à tirer au cas où. Cette introduction aide à comprendre que la jouabilité est assez instinctive, la majorité des actions se faisant au moyen des gâchettes (gâchette basse pour se baisser, haute pour sauter, c’est simple à retenir n’est-il pas?).

Pour le reste par contre, ce n’est pas si simple que ça et j’ai peut-être présumé de mes talents en choisissant le mode le plus haut pour l’instant disponible. Car oui, la difficulté est souvent réellement présente mais tant mieux! Un jeu trop facile peut être plaisant (plus à mon goût qu’un jeu trop difficile) mais le savant dosage de moments simples à passer et d’autres plus délicats permet de s’accrocher terriblement à ce jeu au point d’avoir du mal à en décrocher. Cela fait quelques jours que je joue régulièrement à ce jeu et je commence réellement à avoir Faith dans la peau.

Sur mon canapé, je me surprends à lever la tête quand Faith se hisse, retenir ma respiration quand elle saute entre deux immeubles très lointains, paniquer quand les flics sont à sa poursuite. Je me sens traquée, épuisée, stressée comme si c’était moi qui était en train de courir et sauter partout pour sauver ma peau.
Si l’écran dépouillé de toute indication de jeu pouvait laisser imaginer un côté immersif, cet aspect est au combien démultiplié avec par le choix de la vue, le fluidité de l’action, la difficulté à effectuer certains passages!

De plus, ce jeu est scénarisé comme un bon film d’action où on n’a pas le temps de s’ennuyer une seule seconde.
Si l’action principale est de faire des acrobaties à la manière des yamakasi sur les toits (avec un petit côté Prince of Persia le 1er yamakasi? quand on court sur les murs ou avec les balancements de point en point), on alterne aussi avec des phases de combat ou de course et ce de manière très rythmée dans des lieux surprenants (non je n’en dirai pas plus, je vous laisse être aussi agréablement surpris que je l’ai été).

Et au delà de l’histoire, tout est soigneusement travaillé, des graphismes au choix affirmé jusqu’à la bande sonore si particulière.
Côté graphismes, l’aspect épuré très « froid-hôpital » qui m’avait au départ rebuté répond finalement à merveille à cette histoire moderno-urbaine et surtout permet à l’oeil de se repérer facilement par couleurs, la couleur rouge servant à guider nos pas ressortant très largement. Et, à l’inverse de cet espèce d’hyper réalisme des phases de jeu, les cinématiques naratives entre les épisodes sont elles très orientées cartoon avec leur look cel-shading, un vrai parti pris graphique qui surprend mais qui a le mérite de changer des habitudes de nos autres créateurs de jeux.

Pour accompagner image et action, la plupart du temps des bruits de ville, lointains, et la voix de Faith, agéable. Mais la bande son vient s’enrichir aux moments clés tels que les moments de tension où la musique rythmée rajoute au suspens et au stress. Un autre son que j’ai malgré tous mes efforts à entendre bien souvent : le bruit d’os qui éclatent quand Faith rate une cascade dans un endroit où il n’est pas possible de se rattraper. Outch!

Et oui, comme je l’ai précisé plus haut, ce jeu n’est pas non plus d’une facilité enfantine et bien souvent, on se rate.
Si il n’y a pas a proprement parler de niveau de vie, losque Faith est blessée (par un coup de feu ou une chute d’un peu haut), la vue rougit. Si on laisse passer quelques secondes à peine à l’abri de tout péril, Faith est à nouveau prête à faire des cabrioles. Mais si la chute est plus vertigineuse, on y reste, évidemment.
Heureusement, Faith est une héroïne de jeu vidéo et peu réssusciter à volonté et reprendre au dernier point de passage, tout naturellement. Un bonheur, sauf quand on tombe sur un de ces moments qui demandent essai sur essai et qu’on se tape en boucle le blabla du mec qui aide Faith à l’oreillette. Enfin, rassurez-vous, ça n’arrive pas si souvent.

Bref, vous l’aurez compris, je pense que Mirror’s Edge fait partie des expériences vidéo-ludiques à ne pas rater. J’ai dû arrêter de jouer le temps d’écrire cet article mais j’ai hâte de rallumer ma console pour connaître la suite de mes des aventures de Faith.

J’en suis à l’épisode 4… il parait que le jeu a une assez courte durée de vie, néanmoins je compte sur les moments de panique où le chemin n’est pas indiqué alors que les flics vous poursuivent pour faire durer encore cette histoire.
Et quand j’aurais fini, j’essaierai de retrouver toutes les sacoches et de battre des records… à défaut de pouvoir faire ça en vrai, c’est un vrai bonheur d’être aussi agile virtuellement!

  • http://www.avenirdufutur.fr stéphane

    Ca a l’air moins violent que d’autres jeux et la musique est jolie et détend. Mais l’histoire, via son scénario, n’est-elle pas assez sombre ?

  • http://www.h2-blog.com/ Anne-Laure

    @stéphane: le scénario aborde certes l’idée d’un futur corrompu et limitant les libertés individuelles, mais la manière dont cela est présenté n’est pas angoissant

  • http://www.avenirdufutur.fr stéphane

    Anne-Laure,
    En toute sincérité, je m’intéresse à la propagande. Je suis notamment en train de lire un ouvrage de Gustave Le Bon, publié en 1895, qui explique comment manipuler les masses.
    J’aimerais donc savoir si Mirror’s Edge entraîne à vouloir se rebeller contre les autorités de ce futur corrompu, ou au contraire incite à penser que, à trouver sympa, que l’on puisse vivre dans un monde avec moins de liberté, mais que après tout c’est normal.

    De nombreux analystes, dont je parle régulièrement sur mon blogue, mettent en garde contre l’arrivée volontaire d’une dictature marchande. Le point d’entrée serait la crise, et la mise en place, sous l’effet de peur engendrée par celle-ci, de mesures coercitives diverses.

    N’hésitez-pas à m’écrire en privé pour me détailler davantage le scénario. Cela m’intéresse !

  • http://www.h2-blog.com/ Anne-Laure

    @stéphane: pour répondre rapidement, Mirror’s edge incite plutôt à se rebeller contre la perte de libertés… pour plus de détail désolée mais je ne me sens pas à la hauteur pour en discuter – et pour le scénario vous pouvez éventuellement contacter les boites de prod

  • http://www.avenirdufutur.fr stéphane

    Merci beaucoup pour cette réponse !